« Il y a trois sortes d’hommes: les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer. » Aristote
Les rochers échoués sur l’estran sont la dernière frontière entre l’homme et la mer.
Lorsqu’elle se retire, des reliquats d’eau salée encerclent ces pierres, devenant leurs miroirs.
La symétrie de ces reflets donne alors naissance à des formes familièrement primitives.
En les photographiant et en les mettant à la verticale, des créatures et des visages mythologiques apparaissent comme les gardiens de cette séparation entre le visible et l’invisible. Entre ceux qui restent et ceux qui disparaissent.
“Devant l'eau profonde, tu choisis ta vision; tu peux voir à ton gré le fond immobile ou le courant, la rive ou l'infini; tu as le droit ambigu de voir et de ne pas voir […] Une flaque contient un univers. Un instant de rêve contient une âme entière.” Gaston Bachelard, L’eau et les rêves, 1942